D'un extrême à l'autre : du professionnalisme des ressources humaines

Il est intéressant de constater les différences qu’il peut y avoir entre les différentes entreprises dans leur façon d’aborder une personne dans le cadre du recrutement. Certaines sont réputées pour leur agressivité, tandis que d’autres au contraire sont d’un contact remarquable. Lorsque les unes s’assurent que les aspirations des personnes sont compatibles avec ce qu’elles ont à leur proposer, les autres se caractérisent par un désintérêt total pour cela. Voici deux exemples réels que je trouve opposés sur de nombreux points. Les informations nominatives ont bien entendu été retirées, mais si les auteurs lisaient cette page, ils se reconnaîtraient certainement.

D’un extrême…

N’étant pas en contact avec les partenaires ou clients de mon entreprise, je ne diffuse jamais mon adresse professionnelle à l’extérieur de mon travail. L’intégralité des mails que j’envoie et a fortiori reçois sont donc internes. Voici pourtant un mail reçu à cette adresse un beau matin.

Je cherche à vous joindre

Monsieur Guertault,

Suite à notre conversation téléphonique, je fais partie d’un cabinet de recrutement basé à Neuilly sur Seine.

Nous sommes mandatés par un éditeur de logiciel à taille humaine qui développe un procédé de dialogue interactif par l’intermédiaire de personnages animés (en 3 D) à distance pour pourvoir un poste de Chef de projet.

Je souhaiterais vous donner plus de détails sur ce poste. Si vous êtes potentiellement intéressé par cette opportunité, merci de me contacter rapidement et/ou de me faire parvenir un exemplaire de votre CV par retour de mail. Dans le cas contraire n’hésitez pas à transmettre mes coordonnées à toute personne à qui vous souhaiterez le faire.

Cordialement,
Sonia Padouée
+ 33 (0)6 00 00 00 00

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Do You Yahoo!?
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http://mail.yahoo.fr Yahoo! Mail

Seuls points positifs de ce mail : il correspond effectivement à mon profil, et en cherchant un peu plus, on peut lui reconnaître d’être rédigé dans un français correct et courtois (quoique la construction de la première phrase est discutable). En dehors de cela, la liste des points négatifs est longue.

Tout d’abord l’utilisation de mon adresse professionnelle est le premier point que je reproche à cette personne : on imagine facilement les complications que cela pourrait entraîner pour un salarié si sa hiérarchie le voyait recevant des mails de proposition d’embauche sur sa boite professionnelle, même s’il n’en est aucunement responsable.

Au delà de l’utilisation de cette adresse, sa seule possession est répréhensible en soit. Je suppose qu’il l’ont simplement obtenue à partir de mon nom, trouvé sur quelque réseau social, et d’autres adresses de leur connaissance. Je serais curieux de savoir ce que la CNIL penserait de la base de données de ces gens et de leurs méthodes pour la constituer.

Ensuite du point de vue du contenu, ce courrier use de malhonnêteté pour tenter d’attirer mon attention, et me prend même pour un idiot : je n’ai en effet jamais eu le moindre contact avec ces gens, si c’était le cas je m’en souviendrais ! À l’attention des éventuels recruteurs curieux de connaître l’impact d’un tel courrier : à ce stade du mail — la première phrase — mon intérêt est déjà nul, et mon attitude commence à virer au mépris. Ce n’est pas prendre un grand risque que de supposer que ce n’était pas vraiment l’effet souhaité par son auteur.

Du point de vue de la forme, ce n’est guère mieux. Le professionnalisme brille par son absence : adresse mail hébergée par Yahoo!, aucune indication sur ne serait-ce que le nom de la société, numéro de téléphone mobile… C’est un florilège, que la publicité en signature ponctue splendidement (les mauvaises langues diront qu’elle est presque à propos :-) ).

Je n’ai jamais donné la moindre suite à ce courrier, préférant en rire avec mes collègues que de répondre par un coup de téléphone fort peu cordial.

…à l’autre…

À l’opposé de cette attitude, j’ai un jour reçu le mail suivant.

proposition d’emploi

Monsieur,

UneBoiteBien est une agence numérique innovante spécialisée dans l’ingénierie de l’image, du multimédia et de la 3D Temps Réel. Nous proposons aux entreprises des outils interactifs pour les forces de vente, des solutions pour les événements, des contenus 3D/Vidéo …

Spécialisé dans la 3D temps réel et la gestion numérique, nous sommes actuellement à la recherche d’un développeur 3D, disponible immédiatement. Nous sommes fortement intéressés par votre curriculum vitae et nous nous permettons de vous joindre pour un éventuel entretien si l’offre vous intéresse cette semaine ou semaine prochaine selon disponibilité. Nous vous transmettons de ce fait, la fiche de poste correspond au travail demandé et espérons vous avoir en ligne très bientôt.

Sincères salutations

Laetitia Douée
Assistante commerciale
tel. 01 00 00 00 00

UneBoiteBien
42 rue UneRue
75042 Paris

Cette fois je commence par les points négatifs. Je suis d’habitude très exigeant concernant l’orthographe, voire le respect des règles de typographie, de tout contact écrit. Un bon usage de la langue est indispensable à une bonne compréhension. Aussi quelques fautes ont généralement vite fait de coûter des points de crédibilité en ce qui me concerne. L’inverse est vrai. Ici une faute d’accord, un pronom oublié, pas de majuscule dans le sujet… ça arrive. Et vient alors la liste des points positifs.

Tout d’abord le ton de ce mail me semble modeste et agréable. Tenir compte des disponibilités de la personne est notamment appréciable. J’ai l’impression d’enfoncer une porte ouverte en écrivant cela, et pourtant, c’est tout de même nettement plus cordial qu’un « Merci de nous contacter si notre proposition vous intéresse », aussi sec que courant. J’ai un jour reçu un mail qui me demandait même de venir le jeudi suivant à 10h si j’étais intéressé (je rappelle au lecteur que je parle ici uniquement de contacts spontanés), auquel je n’ai certainement pas pris la peine de donner la moindre réponse. Que penser d’une entreprise qui se permet de telles d’exigences de personnes n’ayant encore rien à voir avec elle ?!

Tout comme le précédent, la proposition est tout à fait adaptée à mon profil.

Ensuite ce mail est adressé à mon adresse personnelle. Renseignements pris par la suite (curiosité oblige), elle a été obtenue ainsi que le reste des informations me concernant via une recherche sur le web — probablement un bête Google — ayant abouti sur mon CV.

Enfin toutes les informations nécessaires sont évidemment présentes : nom de l’entreprise, présentation succincte de l’activité et contexte, et coordonnées complètes. Je croyais que c’était un minimum, mais il faut manifestement s’attendre à tout. :-)

…le résultat n’est pas le même

En conclusion, il me paraît clair que cette fameuse première impression dont on insiste qu’elle est très importante pour le candidat à un quelconque poste, l’est également pour le recruteur. Car ces derniers ne sont pas les seuls à être critiques et à vouloir travailler avec des professionnels. C’est d’autant plus vrai dans un contexte où la recherche d’emploi ne se porte pas si mal, à comparer à la période 2002 par exemple, où les rapports de force étaient très différents.

Si on met de côté le fait que j’étais déjà employé lorsque j’ai reçu l’un et l’autre de ces courriers, ils étaient tous les deux bien ciblés. Pourtant l’un a reçu une réponse et pas l’autre. Surprenant ?

Vu sur une borne SNCF

Ça a certes moins de classe qu’un distributeur de billets de banques, mais une borne SNCF qui reboote en boucle a son charme aussi, d’autant plus lorsqu’elles sont toute une rangée à tenter, de concert mais en vain, de démarrer Windows. Voici en image un petit souvenir. Bon, heureusement que j’avais prévu que le retrait d’un billet avec une telle borne me coûterait dix minutes au bas mot. Si vous n’avez jamais utilisé une telle borne, soyez prévenu qu’elles sont d’une rare lenteur, ce qui multiplié par quelques personnes faisant la queue, peut entraîner une perte de temps conséquente.
Borne SNCF démarrant Windows

Bienvenue à Shibuya

Shibuya est l’un des quartiers branchés de Tokyo : situé au sud-est de la ligne Yamanote, après les « salarymen » de Shinjuku et les crêpes de Harajuku, c’est le quartier des jeunes et des fringues. Il est dit que la mode y a déjà changé juste le temps de le traverser.

Shibuya, c’est ce que la télévision occidentale montrera du Japon dès qu’elle voudra effrayer ses spectateurs en seulement quelques secondes. Shibuya, c’est une grande claque dans la figure en sortant de la station, à laquelle rien ne peut préparer sinon être déjà venu. Il faudra bien quelques minutes au touriste pour se remettre du choc initial et commencer à songer à utiliser son appareil photo, qui pend autour de son cou tout comme sa mâchoire. Mais cela ne concerne pas que les étrangers : les Japonais sont tout aussi impressionnés la première fois qu’ils entrent dans cet univers.

Car c’est bien ce dont il s’agit : Tokyo a en effet de multiples visages, qui semblent être autant de mondes complètement différents, agglutinés et criant leur identité jusqu’à leur frontière. L’on change de rue et c’est tout un décor qui change. Shibuya est ainsi : c’est un quartier qui ne s’étend que sur quelques centaines de mètres, et si l’on suit une rue trop longtemps on a l’impression de s’être trompé, d’être sorti par erreur ou malgré soi d’une salle de cinéma, d’être passé de la couleur au noir et blanc, de l’évènement au simple quotidien.

Shot by accident

Étonnamment, Shibuya a également plusieurs visages au sein même du quartier : le carrefour principal et les rues qui en partent sont le Tokyo moderne, imposant, vertical, fait de verre et de néons, d’enseignes lumineuses, de publicités sur écrans géants, et de passages piétons musicaux ; mais un peu plus loin, au détour d’une rue, on découvre son autre regard, le Tokyo intime, ses ruelles tortueuses régulièrement interrompues par quelques marches, ses boutiques à peine assez larges pour une personne. D’un côté comme de l’autre, l’ambiance reste cependant la même : chatoyante, bariolée et euphorique.

Stairs in Shibuya

Ce fameux carrefour principal est d’ailleurs généralement la première chose que l’on voit en arrivant dans le quartier, dont il est l’entrée en quelque sorte. Sortie de la station JR, dont la cohue laisse présager que l’endroit est fréquenté, le regard se dirige naturellement vers le haut. Pas seulement parce qu’il n’y a pas grand chose à voir à l’horizontale si ce n’est le flot de personnes dont on fait alors partie, mais parce que le spectacle commence : des affiches qui semblent avoir escaladé les bâtiments pour trouver la plus haute place, des enseignes faites de néons et animées au rythme de leur changement de couleur, des écrans géants diffusant des publicités dont la bande sonore inonde la place. En face, le café Starbucks, surmonté d’un premier écran géant faisant écho à celui du bâtiment de l’autre côté de la rue. Par moment les deux diffusent le même spot, synchronisé. Dans les deux cas, on baigne de toute façon dans un bruit indescriptible, musical et joyeusement cacophonique. Bienvenue à Shibuya !

À mesure que l’on avance, on commence à percevoir ce qu’il y a devant, plus seulement le haut des magasins. On arrive alors au bord du trottoir, duquel on pourra franchir le passage piéton qui est peut-être le plus fréquenté au monde. Le carrefour de Hachiko, en référence à la statue du chien du même nom, est reconnaissable entre mille. Tandis que les piétons ont interdiction de traverser, les voitures passent tout d’abord dans un sens, puis c’est au tour des voitures de l’autre axe, et enfin c’est au tour des piétons : plus aucune voiture ne passe et la marée humaine s’élance. Comment pourrait-on l’appeler autrement ? Il ne s’agit pas de quelques dizaines de personnes, ni même d’une centaine, mais plus raisonnablement d’au moins un millier de piétons que le le trottoir déverse. Les derniers finissent de traverser en courant, et c’est alors à nouveau au tour des voitures, tandis que les trottoirs se remplissent à nouveau, qu’un rempart humain se construit, à une vitesse effrayante.

Rempart humain

Parmi les directions possibles, à gauche la rue mène entre autres à l’un des hauts lieux du quartier : le Shibuya 109, dont la tour est immanquable. Cette galerie sur huit niveaux plus encore deux niveaux souterrains regroupe une centaine de boutiques, collées les unes aux autres et disposées autour de l’unique escalator. Des vêtements et foulards aux bijoux en passant par les cœurs à coller sur son téléphone portable, absolument toutes s’adressent exclusivement aux filles : les seuls garçons que l’on voit dans cet endroit sont donc ceux venus acheter un cadeau, ceux trainés de force, et les quelques rares touristes. Chaque boutique a son style, allant du classique au gothique en passant par toute une palette d’identités, et afin de s’affirmer un peu plus, chacune à recours à un fond sonore : de la musique, forte, suffisamment pour couvrir celle de la boutique juste à côté. Le résultat est un vacarme invraisemblable : passer devant ces boutiques est comme zapper entre des clips musicaux sur une télévision grandeur nature. Il ne reste plus qu’à ajouter une clientèle féminine, jeune (depuis le lycée jusqu’au début de la trentaine), à la pointe de la mode, et très nombreuse pour avoir une image complète de l’endroit.

Symbol

Autre immeuble, autre commerce, autre ambiance : le game center. Il ressemble à n’importe quel autre, et respecte scrupuleusement les règles du game center. Le rez de chaussée comporte les machines attrape-peluche, « UFO catcher », accessibles en premier lorsque l’on rentre, et les purikura juste derrière. Puis à mesure que l’on monte les étages on passe par les jeux musicaux (encore que j’ai pu voir une borne DDR placée de manière fort accueillante à l’entrée :-) ), les jeux d’arcade, les jeux d’argent, et enfin les jeux oldschool. Ailleurs, un Mac Donald, nombre de karaoke, restaurants, etc. : on retrouve ses marques, car finalement c’est essentiellement un quartier où l’on vient pour consommer (et pas seulement en prendre plein la vue).

Dans la rue, dès que l’endroit le permet, chaque magasin y va de son stagiaire pour faire venir les clients. Elle est Japonaise (pas surprenant), mignonne (à vrai dire, pas surprenant non plus), d’autant plus avec son chemisier blanc, son pantalon noir classique et son panier en osier au bras, mais cela n’empêche pas les passants de l’ignorer avec détermination ou indifférence. Soudain, un garçon qui ne doit pas avoir plus de quatre ans d’écart fait l’erreur de lui prêter poliment attention lorsqu’elle lui adresse la parole en lui tendant un papier tiré de son panier. Il ne le sait pas encore, mais cela va lui coûter les dix prochaines minutes. De loin, impossible de les entendre ; d’ailleurs au delà de quelques mètres comment entendre distinctement qui que ce soit à Shibuya ? Mais la gestuelle dit déjà tout : elle lui vante les mérites d’une boutique dans une rue perpendiculaire et l’enjoint à la visiter. Son rôle est clair : la rue dans laquelle se situe la boutique n’est pas assez fréquentée, elle cherche à faire venir des clients depuis cette rue au contraire très passante. Il accepte gentiment le prospectus. Elle lui montre la direction, il a compris, acquiesce et tente de reprendre son chemin. Mais elle est obstinée, elle le rattrape, et lui montre à nouveau la direction de la boutique, elle est même prête à l’accompagner, tentant de provoquer le mouvement en faisant un pas avec un air de « Venez ! ». Ce petit manège dure un moment mais finalement, malgré sa gène à prendre congé, il reprendra sa route. Tel est le genre de scène qui s’offre au regard de quiconque prend un peu de temps pour s’arrêter et observer.

The city hunter

Ma description de Shibuya s’arrête ici, mais si vous souhaitez en lire une autre, je vous recommande chaudement celle-ci : Shibuya / Under Control. Avec un récit imagé et d’une rare pertinence, au point que si l’on connaît l’endroit on a l’impression d’y être à nouveau, c’est de loin la meilleure qu’il m’ait été donné de lire. Finalement, je crois que l’on ne peut qu’aimer ou détester cet endroit : il n’y a pas de demi mesure, et l’on sait à quel camp on appartient dès les premières minutes.?Pour ma part, c’est l’un des quartiers que je préfère dans le monde.

Je ne m'en souvenais plus, mais elle si

4/π que multiplie intégrale suivant dt entre 0 et 4 de (1 – sin(t)⋅cos(t)) et intégrale suivant dt de (1 – sin(2t)/2)

Je n’ai pas la moindre idée de ce que c’est, je peux juste dire que la première vaut 4 et la seconde (t + cos(2t)/4) : ce sont apparemment les deux derniers calculs que j’avais demandé à ma TI-89 la dernière fois que je l’ai utilisée, et qu’elle a affichés une fois équipée des piles achetées il y a moins d’une heure. S’agissait-il des concours d’entrée, il y a maintenant plus de sept ans ? J’en doute, mais à vrai dire je n’en sais rien : je ne me souviens absolument pas si je l’ai utilisée depuis.

D’ailleurs je ne me souviens pas non plus comment on l’utilise ; je compte sur sa simplicité et le retour éventuel des vieux réflexes. Pour le moment je ne suis même pas capable de retrouver les données éventuellement encore présentes, si ce n’est ce rappel inattendu. La calculatrice traînait en effet depuis un nombre indéterminé (entre trois et sept) d’années sans pile exceptée la pile de sauvegarde, d’origine.

Au vue de ce premier épisode de nos retrouvailles, il y a de la nostalgie en perspective…

Vu sur un distributeur de billets

Il est toujours amusant de voir un affichage quel qu’il soit rappeler bien malgré lui qu’il tourne sous Windows avec un PC classique. En cherchant un peu sur Internet on en trouve facilement, depuis le distributeur de tickets de transport, au panneau des départs dans un aéroport.

Hier j’ai eu l’occasion de voir un distributeur de billets de banque encombré d’une boite de dialogue familière… Ça fait toujours sourire. :-) Je n’ai pas eu l’audace de tester si la fonction principale, le retrait, était toujours disponible.

Boite de dialogue Windows sur un distributeur de billets