Je réalise qu’il y a deux catégories de programmeurs, et je ne parle pas de ceux qui ont un pistolet chargé par opposition à ceux qui creusent. Parmi toutes les classifications possibles des programmeurs, il semble qu’il y a ceux qui savent qui est Joel Spolsky, et les autres. C’est essentiellement à ces derniers que s’adresse ce billet. C’est aussi une tentative de ma part d’écrire quelque chose de longueur modérée, plutôt que d’avoir un article trop long tous les trop longtemps.
C’est dans la société où je travaillais il y a quelques années que j’ai découvert ce nom, et à peu près tout le monde connaissait. Il m’est arrivé au contraire à plusieurs reprises de me rendre compte en en parlant avec un groupe d’amis qu’aucun d’eux ne connaissait. Pourtant je suis à peu près certain que la plupart connaissent le site Stack Overflow, dont Joel Spolsky est le cofondateur. Finalement cela m’a donné l’impression que soit les gens connaissent, évidemment, et font des yeux ronds lorsque l’on pose la question, soit ils n’en ont jamais entendu parlé, et font des yeux ronds lorsque l’on pose la question.
Joel Spolsky est un programmeur célèbre pour avoir tenu un blog relatant son expérience et exprimant ses convictions sur différents thèmes gravitant autour du développement logiciel : JoelOnSoftware. Avec le succès de ses articles, un premier recueil des plus populaires d’entre eux a été imprimé sous forme de livre, Joel on Software, puis un second, More Joel on Software. Il y a également le livre Smart and Get Things Done sur le thème plus restreint du recrutement, toujours dans le développement logiciel, et un dernier que je n’ai pas lu.
Derrière la couverture austère du premier livre, qui pourrait laisser présager de soporifiques considérations de génie logiciel, se cache un contenu pragmatique, très enrichissant et rédigé dans style accessible. La nature de recueil d’articles en particulier rend la lecture aisée. Certains enfoncent des portes ouvertes avec l’encadrement et même un peu du mur, d’autres semblent exagérés ou de second degré, et l’on n’est pas forcément d’accord avec tout. Mais le propos, présentant les convictions (souvent extrêmes) de l’auteur, ainsi que de nombreuses anecdotes (notamment son expérience au cœur de l’équipe Excel à Microsoft), reste néanmoins d’une grande pertinence de bout en bout, et le ton sait rendre la lecture agréable.
En un mot comme en cent : lisez-le.