Si je n’avais pas passé la soirée à jouer comme un gamin avec un hélicoptère télécommandé, ce compte rendu du Google Developer Day 2007, qui se tenait hier à Paris, boulevard Richard Lenoir, aurait été publié dès hier. Seulement voilà : offrez un tel jouet à un geek à l’issue d’une journée de conférences, et vous êtes sûr de faire un heureux. Il faisait en effet partie du contenu du sac donné à la fin de la journée, avec un tee-shirt et quelques plaquettes ventant les mérites des outils Google.
L’événement commençait à 13h, avec déjà une file d’attente dans la rue : difficile donc de rater l’adresse. Arrivé à 13h50 devant la porte (non, je n’ai pas fait une heure de queue mais tout au plus dix minutes, j’étais juste aller acheter des piles pour pouvoir prendre des photos) cela commence mal, avec une tentative d’échec critique : « Je n’ai pas votre nom sur la liste, désolé je ne peux pas vous laisser rentrer. ». Après vérification, il est bien, mais ailleurs car intervertit avec le prénom. Aurais-je échoué lors du remplissage du formulaire ? Qu’importe, l’entrée est désormais possible. Une seconde queue attend les gens pour pouvoir échanger au vestiaire leurs effets contre un coupon numéroté, un pin’s à aimants Google clignotant façon antenne de téléphone mobile qui pique les yeux, un petit cahier (riche idée) et un stylo pour prendre des notes, et bien sûr un badge avec nom et prénom, et mot de passe pour accéder au Wi-Fi qui inonde le bâtiment avec un routeur tous les trois mètres.
À l’intérieur, l’ambiance tient beaucoup plus du bar branché que de la conférence universitaire. Des lampes meubles (tables, piliers, hémisphères) peignent les pièces de tons mauves, tandis que les tables-divan et autres fauteuils permettent aux gens de se vautrer à souhaits, et que boissons et assiettes de gâteaux (brownies, cookies, tartes Tatin) et de fraises sont proposées par des serveurs au teint méditérranéen. Tous ceux qui sont venus avec leur portable l’ont déjà ouvert, et profitent de la connexion. Combien d’entre eux auront posté sur leur blog qu’ils sont en direct de Google ? ;-p Enfin le pupitre, un dragon Mozilla habillé d’un tee-shirt Google, et l’écran de projection font face à des chaises aux couleurs de la compagnie. Le directeur de Google France fait un rapide discours d’introduction et de bienvenue, et laisse alors la parole à une organisatrice, manifestement mal à l’aise devant un auditoire, pour présenter les intervenants. Les conférences peuvent commencer.
Pour chaque session, deux présentations avaient lieu simultanément : la première à laquelle j’ai assisté, menée par Patrick Chanezon, était une introduction très intéressante aux API Google, notamment Google Maps et Google Checkout. Sans faire de résumé (il fallait être là ;-) ), les mots qui ressortaient étaient « Web 2.0 », « API » (prononcer à l’américaine, car le monsieur travaille à Mountain View), » AJAX » (même remarque), « Atom », « Ruby », « Rails », et « SOAP » (mais là, pour dire qu’ils avaient arrêté).
La deuxième, présentée par deux personnes dont je n’ai pas noté les noms, s’est avérée de nettement moins bonne qualité : l’une présentant son sujet, le format KML, de façon trop superficielle à mon goût et ne sachant répondre à aucune question, l’autre lisant carrément ses diapositives et semblant avoir oublié que les spectateurs étaient des développeurs parfaitement capables de comprendre comment à partir de données de dépouillement faire une représentation en 3D des résultats d’une élection par région.
La troisième session ventait les mérites de Google Web Kit, une usine à gaz permettant de développer une application web en Java, bénéficiant ainsi de tous les avantages d’un tel langage (structure, typage, développement dans un environnement avec tous les outils habituels…), pour ensuite compiler vers du Javascript. Même pas peur ! L’intervenant était un excellent orateur, malgré sa propension à l’utilisation d’anglicismes (« adresser un problème », « wrapper des librairies », ou encore « un code offusqué »), et ses diapositives brèves et imagées expliquaient avec humour que le web d’avant était trop limité, le web 2.0 sympa mais une galère à développer, et qu’enfin GWK c’était le futur.
Pour finir, une session en direct de Mountain View, orchestrée par Jeff Huber, le Vice President Engineering, et au cours de laquelle est également intervenu Sergey Brin, nous faisait savoir combien ces gens étaient « excited » de participer à cette conférence. Le terme était tellement utilisé que des hypothèses sur l’existence de primes de citation commençaient à être émises. :-) Plus sérieusement, la présentation de Gears m’a marqué, l’outil semblant très puissant (gestion transparente du travail hors ligne, de la synchronisation, et du travail collaboratif… dans une interface web) mais ne donnant par contre surtout pas envie de savoir ce qu’il se passe en mémoire ( « Oh tiens Firefox, qui prend 300Mo… » ).
En dehors des conférences (et même pendant à vrai dire), la rencontre était aussi bien entendu l’occasion de faire connaissance avec un peu de monde ou de croiser des têtes connues, de recruter, et bien sûr de profiter de l’endroit. ;-)
À l’issue de la dernière session, un buffet était proposé, avec salade de fromage, pommes de terres sautées, hot-dogs, hamburgers, et des des tartes Tatins à ne plus jamais vouloir aller à une autre conférence. Finalement c’était là une très bonne journée, et c’est sans surprise que l’on constate que lorsqu’il s’agit d’organiser un événement destiné à des développeurs, Google sait y faire.