Vie au Japon – Le certificat de résidence (jūminhyō)

Le certificat de résidence, 住民票 (jūminhyō) en japonais, est un simple document d’une page qui certifie votre adresse de résidence, et qui est demandé pour certaines procédures administratives.

Il se fait faire à la mairie (le kuyakusho par exemple : 区役所) : le service est payant et coûte 300 à 400 yens. Le certificat a une validité de trois mois.

En l’absence de queue il faut compter 15mn : on remplit tout d’abord la demande au guichet, qui part à l’arrière pour être traité, et on est rappelé un peu plus tard à un autre guichet pour se voir remettre le document. À noter que si la mairie en dispose, il est également possible d’obtenir ce certificat via une machine.

Combien cela coûte-t-il de s'installer au Japon ?

Tandis que les ressortissants français sont partis en nombre du Japon (la plupart cependant avec l’idée de revenir au bout de quelques semaines), je profite d’un peu de calme au milieu de cette crise pour faire un résumé de ce que m’aura coûté à ce stade l’installation dans ce pays. Au delà de la curiosité de l’aspect « J’ai testé pour vous », avec un peu de chance cela sera utile à quelqu’un ayant un tel projet.

Le vol

Aller-retour direct Air France : environ 1050€

Pourquoi un aller-retour, et pourquoi Air France ? En pratique un aller simple est souvent plus cher qu’un aller-retour, alors c’est un pari de pouvoir utiliser le retour.

D’autre part certaines compagnies pratiquent un tarif dépendant de la durée du séjour : ANA par exemple a des tarifs différents pour les séjours de trois mois, six mois et un an. Un billet d’avion est de toute façon limité à un an. Air France ne fait pas cette distinction et a un tarif unique valable un an.

Les bagages

44€ de franchise pour un bagage supplémentaire

Des différentes solutions que j’ai comparées, c’est de loin la plus intéressante. En effet Air France propose une franchise de 55 Euros pour le premier bagage supplémentaire (ensuite on passe à 200 Euros) dans la limite de 23kg, et il est possible d’acheter cette franchise sur leur site Internet et bénéficier ainsi d’une remise de 20%. En comparaison Yamato Kuroneko ou Nippon Express proposent l’envoi par bateau pour un peu plus de 80€ par carton de 25kg.

Bon en pratique il me reste encore des choses en France à faire parvenir, donc il faudra que je compte peut-être une centaine d’Euros de plus. Pour des volumes plus importants on passe à la cantine, ou même au container si vous emmenez tous vos biens accumulés en vingt ans. :-)

L’électroménager

Réfrigérateur : 600€
Four : 300€
Machine à laver : 500€
Cuit vapeur : 300€

Parce que si on France j’ai toujours réussi à me débrouiller pour récupérer d’occasion ou partager ce genre de choses, ici je ne sais pas si ça se fait, et je connais encore moins les adresses. Pas le choix, il faut acheter neuf donc.

Le mobilier

Matelas : 500€

Et pour l’instant j’en suis là faute de m’être encore décidé. Autant dire que mon appartement est spartiate.

L’appartement

Frais de début de location : 4500€

Premier mois + caution + pot de vin + frais d’agence + frais de hoshōnin-gaisha : environ quatre mois de loyer d’un coup.

Le transport

Abonnement : 350€

Cet abonnement me permet de prendre de façon illimitée la ligne de train entre l’appartement et l’entreprise pour une durée de six mois. C’est contraignant car tout autre trajet reste payant, mais c’est aussi très rapidement amorti (à partir de 16 allers retours par mois si mon calcul est correct).

Total

Pour l’instant : environ 8000€

Autant dire que ça pique, d’autant plus que je suis venu et vis seul. Comptez donc nettement plus si vous emmenez femmes et enfant. Attention cependant, une bonne partie de ces frais est amortie sur le long terme de la même façon qu’en France et certains sont même remboursés par l’entreprise.

Mais la conclusion est surtout que pour pouvoir s’installer au Japon, il faut du cash au départ ! Ou comme moi, un ami à la fois fortuné et sympa pour prêter cet argent le temps que les premiers salaires rentrent.

L'homme qui venait de partout

Pour mon deuxième passage à Hiroshima, deux ans après le premier, je suis retourné à ce café que la serveuse d’un restaurant avait eu la gentillesse de nous conseiller : le Café 44 (à prononcer en français).

Là, assis seul au bar, faute de place ailleurs en ce vendredi soir, je discute avec la serveuse du bar. Elle est déjà venue à Paris, il y a deux ans. Amusant comme coïncidence. Un client s’installe un peu à ma droite : un homme d’une quarantaine d’années, apparemment employé de bureau, peut-être avec des responsabilités, probablement père de famille. Il semble être un habitué des lieux et entame la discussion avec la serveuse et moi.

Je lui demande d’où il vient. C’est une question que je pose souvent aux japonais que je rencontre. « De Osaka. Mais j’ai habité à Tokyo. » À son tour il me demande par quelles villes je suis passé : Tokyo, Nagoya… « Ah, Nagoya, j’ai vécu à Nagoya aussi ! » « Mais vous avez vécu partout ! » « Oui, un peu. » concède-t-il avec un sourire.

Je lui demande alors, parmi ces villes, dans laquelle il a préféré vivre. La question m’est naturelle, pourtant il semble surpris. Elle le plonge dans une profonde réflexion, comme si on ne la lui avait jamais posée auparavant.

Après un temps il me répond : « Kobe ».