Mais alors qui "died in blogging accident" ?

Vendredi a eu lieu un phénomène tout a fait remarquable sur ce petit monde qu’est le web. L’auteur génialissime du non moins génial quoi que artistiquement très discutable site xkcd a eu l’idée amusante de rechercher le nombre de résultats renvoyés par Google pour une recherche « died in a $danger accident », avec différentes activités plus ou moins dangereuses.

Dangers

Qui ne remarque pas en bas du graphe obtenu ce surprenant « blogging » et ses deux résultats ? Comme tout le monde en voyant ces chiffres, je n’ai pas pu m’empêcher de faire immédiatement la fameuse recherche sur Google, pour trouver, non pas 2, mais environ 350 réponses… Un peu plus tard dans la journée il y en avait déjà 4000, puis un peu plus de 7000 après à peine 24 heures tandis que ce petit phénomène faisait l’objet d’un article dans Slashdot, et maintenant le nombre de résultats dépasse les 50000.

Mais qu’en est-il des deux réponses originales ? La fonction de limitation à des dates de Google étant très pauvre, j’ai d’abord pensé à Exalead… qui s’est avéré être complètement hors circuit avec aucun résultat même sans limitation de date. Toutefois sur Altavista par exemple, on retrouve ces deux liens originaux, qui sont en fait un billet et le lien vers celui-ci sur la page MySpace de son auteur.

Alors je vous donne tout de suite le billet à l’origine bien involontaire de tout ce remue ménage. Le coupable c’est lui :

My dad died in a blogging accident

J’aime beaucoup les commentaires, à commencer par : « This blog is about to skyrocket in views. » :-)

C’était le test consistant à retrouver une aiguille dans une meule de blogs…

Une journée au Google Developer Day 2007

Si je n’avais pas passé la soirée à jouer comme un gamin avec un hélicoptère télécommandé, ce compte rendu du Google Developer Day 2007, qui se tenait hier à Paris, boulevard Richard Lenoir, aurait été publié dès hier. Seulement voilà : offrez un tel jouet à un geek à l’issue d’une journée de conférences, et vous êtes sûr de faire un heureux. Il faisait en effet partie du contenu du sac donné à la fin de la journée, avec un tee-shirt et quelques plaquettes ventant les mérites des outils Google.

File d'attente

L’événement commençait à 13h, avec déjà une file d’attente dans la rue : difficile donc de rater l’adresse. Arrivé à 13h50 devant la porte (non, je n’ai pas fait une heure de queue mais tout au plus dix minutes, j’étais juste aller acheter des piles pour pouvoir prendre des photos) cela commence mal, avec une tentative d’échec critique : « Je n’ai pas votre nom sur la liste, désolé je ne peux pas vous laisser rentrer. ». Après vérification, il est bien, mais ailleurs car intervertit avec le prénom. Aurais-je échoué lors du remplissage du formulaire ? Qu’importe, l’entrée est désormais possible. Une seconde queue attend les gens pour pouvoir échanger au vestiaire leurs effets contre un coupon numéroté, un pin’s à aimants Google clignotant façon antenne de téléphone mobile qui pique les yeux, un petit cahier (riche idée) et un stylo pour prendre des notes, et bien sûr un badge avec nom et prénom, et mot de passe pour accéder au Wi-Fi qui inonde le bâtiment avec un routeur tous les trois mètres.

À l’intérieur, l’ambiance tient beaucoup plus du bar branché que de la conférence universitaire. Des lampes meubles (tables, piliers, hémisphères) peignent les pièces de tons mauves, tandis que les tables-divan et autres fauteuils permettent aux gens de se vautrer à souhaits, et que boissons et assiettes de gâteaux (brownies, cookies, tartes Tatin) et de fraises sont proposées par des serveurs au teint méditérranéen. Tous ceux qui sont venus avec leur portable l’ont déjà ouvert, et profitent de la connexion. Combien d’entre eux auront posté sur leur blog qu’ils sont en direct de Google ? ;-p Enfin le pupitre, un dragon Mozilla habillé d’un tee-shirt Google, et l’écran de projection font face à des chaises aux couleurs de la compagnie. Le directeur de Google France fait un rapide discours d’introduction et de bienvenue, et laisse alors la parole à une organisatrice, manifestement mal à l’aise devant un auditoire, pour présenter les intervenants. Les conférences peuvent commencer.

Discours du directeur

Discours de présentation

Pour chaque session, deux présentations avaient lieu simultanément : la première à laquelle j’ai assisté, menée par Patrick Chanezon, était une introduction très intéressante aux API Google, notamment Google Maps et Google Checkout. Sans faire de résumé (il fallait être là ;-) ), les mots qui ressortaient étaient « Web 2.0 », « API » (prononcer à l’américaine, car le monsieur travaille à Mountain View),  » AJAX » (même remarque), « Atom », « Ruby », « Rails », et « SOAP » (mais là, pour dire qu’ils avaient arrêté).

Patrick Chanezon

Présentation des API Google

La deuxième, présentée par deux personnes dont je n’ai pas noté les noms, s’est avérée de nettement moins bonne qualité : l’une présentant son sujet, le format KML, de façon trop superficielle à mon goût et ne sachant répondre à aucune question, l’autre lisant carrément ses diapositives et semblant avoir oublié que les spectateurs étaient des développeurs parfaitement capables de comprendre comment à partir de données de dépouillement faire une représentation en 3D des résultats d’une élection par région.

L'une des nombreuses bornes WiFi

La troisième session ventait les mérites de Google Web Kit, une usine à gaz permettant de développer une application web en Java, bénéficiant ainsi de tous les avantages d’un tel langage (structure, typage, développement dans un environnement avec tous les outils habituels…), pour ensuite compiler vers du Javascript. Même pas peur ! L’intervenant était un excellent orateur, malgré sa propension à l’utilisation d’anglicismes (« adresser un problème », « wrapper des librairies », ou encore « un code offusqué »), et ses diapositives brèves et imagées expliquaient avec humour que le web d’avant était trop limité, le web 2.0 sympa mais une galère à développer, et qu’enfin GWK c’était le futur.

Pour finir, une session en direct de Mountain View, orchestrée par Jeff Huber, le Vice President Engineering, et au cours de laquelle est également intervenu Sergey Brin, nous faisait savoir combien ces gens étaient « excited » de participer à cette conférence. Le terme était tellement utilisé que des hypothèses sur l’existence de primes de citation commençaient à être émises. :-) Plus sérieusement, la présentation de Gears m’a marqué, l’outil semblant très puissant (gestion transparente du travail hors ligne, de la synchronisation, et du travail collaboratif… dans une interface web) mais ne donnant par contre surtout pas envie de savoir ce qu’il se passe en mémoire ( « Oh tiens Firefox, qui prend 300Mo… » ).

Jeff Huber, en direct de Mountain View

Sergey Brin

En dehors des conférences (et même pendant à vrai dire), la rencontre était aussi bien entendu l’occasion de faire connaissance avec un peu de monde ou de croiser des têtes connues, de recruter, et bien sûr de profiter de l’endroit. ;-)

Recrutement

Les organisateurs aussi !

À l’issue de la dernière session, un buffet était proposé, avec salade de fromage, pommes de terres sautées, hot-dogs, hamburgers, et des des tartes Tatins à ne plus jamais vouloir aller à une autre conférence. Finalement c’était là une très bonne journée, et c’est sans surprise que l’on constate que lorsqu’il s’agit d’organiser un événement destiné à des développeurs, Google sait y faire.

Canapé bouche