Petite mise au point

Cela fait un mois que je n’ai rien posté ici ; quelques articles sont pourtant en cours, depuis quelques temps même, et j’ai en tête également d’autres sujets que j’aimerais coucher sur clavier. Seulement récemment je m’autorise à profiter d’un certain manque de temps.

Afin de justifier tout cela, est énoncée la règle suivante : en respect et vertu du titre de cette page, tout ce qui y est posté se doit de l’être avec retard. La lose est un art, et le maîtriser requiert très un grand savoir faire. Le Google Developer Day, et l’excellence de ses organisateurs en la matière, me l’ont encore rappelé récemment. I won’t lose to them!

Google lounge

Batman, 3 jours 3 Euros, 3 étoiles

Je suis allé voir hier le récent « The Dark Knight » avec des amis, à l’occasion de l’opération « 3 jours 3 euros ». N’ayant eu aucun retour sur ce dernier Batman, je m’attendais à un film d’action divertissant mais sans plus. Mais je dois dire que j’ai rarement été aussi agréablement surpris par un film : il est tout simplement remarquable, et c’est à mon avis le meilleur de toute la série, avec même une certaine marge. Il caracole d’ailleurs insolemment en troisième position du classement IMDB, avec une note impressionnante.

Pour ma part, j’avais trouvé grandioses les deux premiers volets, signés Tim Burton, et parfaitement ridicules et insipides les suivants. Alors après tant de déceptions, le tout premier Batman me semblait indétrônable, malgré le fait qu’il ait assez mal vieilli. « Batman Begins » faisait une tentative louable de retour aux sources, avec un héros très noir, mais restait néanmoins passable à mon goût, tant du point de vue du scénario que de la réalisation. Mais aujourd’hui, Batman est de retour.

C’est un Batman noir, dur, psychotique, et violent. Pas cette violence gratuite et exhibitionniste qui déborde de nombre de films d’action depuis quelques années : une violence plus subtilement distribuée, insoutenable mais jamais exposée. Qu’un personnage se fasse égorger, on ne le verra pas ; qu’un autre se retrouve avec une grenade entre les dents, on ne verra ni même entendra l’explosion. Les cartes ont été jouées, la suite est claire, le spectateur l’a suffisamment appréhendée pour qu’il n’y ait plus de nécessité de la lui montrer vulgairement. Finalement la seule vision gore est celle du visage brûlé de Double-Face, mais celle-ci n’intervient qu’après avoir laissé au spectateur le temps de comprendre ce qui l’attendait, et n’est donc pas de la façon grotesque à laquelle on pourrait penser. C’est là un des points que je trouve les plus remarquables de la réalisation.

Contrastant avec ce côté très dur, un humour fin vient régulièrement apaiser la tension. Ici aussi le film se démarque des films d’action récents. Ce n’est pas l’humour systématique et insouciant qui faisait l’originalité de « Die Hard » et qui ne ressemble maintenant plus qu’à un plat faisandé tant il a été repris par d’autres films : provenant tantôt d’une réplique sarcastique, tantôt de la folie du Joker, c’est un humour proposé avec parcimonie, et souvent inattendu. La salle dans laquelle j’étais a d’ailleurs applaudi lors de la scène du tour de magie du Joker : le crayon qui disparaît. :-)

Le jeu d’acteur est lui aussi impeccable. Christian Bale incarne à merveille Bruce Wayne/Batman, tandis que Heath Ledger donne vie à un Joker terrifiant de folie. Morgan Freeman est lui aussi parfait dans son rôle de conseiller et homme d’affaires droit. Je dois avouer que j’ai été toutefois sensiblement déçu par l’interprétation de Michael Caine, dont le charisme n’est à mon avis pas à la hauteur de celui requis par le personnage de Alfred. Mais peut-être que la faute incombe également au scénario, qui ne le laisse peut-être pas s’exprimer comme il le mériterait.

Du point de vue de la morale, elle est bien sûr présente (c’est un film américain, de super héros qui plus est) mais heureusement pas martelée de manière insupportable comme à l’accoutumée. De plus, en dehors des classiques du super héros, elle se veut également pertinente avec une critique du sacrifice de la vie privée électronique au nom de la sécurité.

Finalement le seul réel défaut que je trouve à ce film est sa longueur : deux heures et demie pratiquement sans temps mort, c’est un peu long. L’histoire comportant plusieurs arcs successifs, un découpage voire même une suppression de certaines parties aurait peut-être été le bienvenu.

Il y aurait encore beaucoup de chose à dire sur « The Dark Knight », mais les commentaires du film sur IMDB seront bien plus instructifs que ne pourrait l’être cette page. Quoi qu’il en soit, il s’agit là d’un grand film : encore une fois, c’est pour moi vraiment le meilleur Batman réalisé jusqu’à maintenant, et je vous le recommande chaudement.

Grève dans le métro

Ce matin lors de la correspondance, je passe devant un de ces personnages postés dans un couloir avec un instrument de musique. Mais celui-là ne joue pas de musique, et sa guitare n’est pas sortie de son étui. Un femme sort du flot des gens pour aller à sa rencontre et lui adresse une phrase que je n’entends pas. Et celui-ci de répondre haut et fort : « Parce que je suis en grève ! ».

Si j'avais le temps…

Si j’avais le temps, il y a tout un tas de choses que j’aimerais faire. Dans le désordre :

  • J’apprendrais plein de langues : le Coréen, parce que le Hangul est peut-être le meilleur système d’écriture au monde ; le Russe, pour sa sonorité ; le Roumain, je ne sais pas trop pourquoi…
  • J’apprendrais aussi plein de langages de programmation, voire même les utiliserais : Ruby, Lisp, Haskell (pour l’instant je n’en suis qu’aux types ;-) ), D, Fortress
  • Je lirais le « Knuth » et le « Gödel Escher Bach ».
  • Je relirais mon cours de maths de spé que j’ai trop vite oublié.
  • Je me remettrais à l’algorithmique.
  • Je deviendrais première dan d’aikidô et de go, autrement dit je saurais à peu près pratiquer l’un et jouer l’autre.
  • J’apprendrais à jouer de la bombarde ou bien de la flûte irlandaise.
  • Je chercherais un boulot qui me donne envie de rester plus de deux ans.
  • J’avancerais mon projet de CMS d’illustrations, je coderais un moteur 3D, et un outil simple de création de schémas.
  • J’installerais ma Sun en serveur de fichiers et tant qu’à faire, j’apprendrais à me servir de Solaris 10.
  • Je ferais une feuille de style digne de ce nom pour ce blog et le reste du site.
  • Et pour finir, après ça, je m’offrirais en plus le luxe de glander !

Si j’avais le temps. Mais d’un autre côté, ne pas avoir le temps de faire tout cela permet d’oublier que si je ne le fais pas, c’est aussi parce que je n’ai le courage non plus. Ce n’est pourtant pas l’envie qui m’en manque.

Le privilège de l'ancien élève

C’était il y a quelques années : un camarade et moi même devions à l’occasion d’un retour dans notre ville d’origine retrouver un enseignant du lycée où nous avions étudié tous deux. Arrivés trop tard en ce samedi après-midi ensoleillé, il ne nous restait plus qu’à nous promener avec nostalgie sur les quelques hectares du campus, et notamment ses niveaux secrets, avec l’excuse fallacieuse de rechercher cette personne dans ces lieux improbables.

Sur le chemin de la sortie, nous nous arrêtons devant un panneau informant entre autres des dernières commandes de matériel informatique : un bon moyen de se tenir au courant de l’actualité technologique de son ancien lycée. C’est alors qu’une voiture s’arrête doucement à notre hauteur. Nous attendant sans le moindre doute à nous faire chasser des lieux dans les instants qui suivent, c’est sans chercher de justification que lorsque le conducteur nous demande ce que nous faisons ici, nous répondons simplement que nous sommes anciens élèves.

Notre interlocuteur se présente alors comme étant le proviseur, avant, à notre surprise, de nous annoncer cordialement : « Vous êtes ici chez vous. ».

Voilà un accueil qui nous aura fait très plaisir.