Tout d’abord ceux sont les autres qui arrivent, prenant place calmement tandis que le brouaha informe laisse place à des applaudissements formels. Puis c’est au tour de ceux du fond, arrivant simultanément des deux côtés pour s’aligner à l’arrière, dominant alors l’ensemble.
Ce n’est qu’une fois que tous sont installés qu’ils arrivent, en dernier, en même temps que lui. Ce seul détail montre déjà leur importance. Ils sont quatre, deux hommes et deux femmes, la démarche posée. Il se dégage d’eux à la fois calme, détermination, et fierté. Ils sont les seigneurs.
Une fois que lui a pris place à son poste de commandement, le silence se fait. Il salue l’assemblée, puis les salue eux, qui le saluent à leur tour. Tous vont pouvoir commencer.
Ils resteront pourtant assis, immobiles et attentifs, pendant presque tout la durée, alors que le monde s’active avec frénésie autour d’eux au rythme de l’œuvre.
Puis viendra leur tour, au quatrième mouvement. Ils se lèvent lorsque vient leur moment d’intervenir, et montrent alors le caractère qui les rend si particuliers. Leur voix tonne l’hymne à la joie, couvrant l’audience d’harmoniques prodigieuses qui donnent peine à croire qu’un humain puisse faire cela. C’est pourtant ce qu’ils font.
C’est la 9ème symphonie de Beethoven.