Pourquoi je n'ai jamais passé le TOEIC

Par choix, je n’ai jamais passé le TOEIC (comprendre par là : s’inscrire à l’épreuve), ni le TOEFL d’ailleurs, alors même que je suis convaincu que je ferais un score très correct. Je n’irai pas jusqu’à déconseiller de le passer, car ce serait prendre le risque de mal guider quelqu’un sur la valeur d’un diplôme, mais j’assume en tout cas mon choix et je suis jusqu’ici persuadé que c’était le bon.

Il y a plusieurs raisons à cette décision. Tout d’abord s’inscrire à cette épreuve est payant, et lorsque l’on est étudiant, on réfléchit à deux fois avant de débourser plus de 70€ pour un examen. Aussi cette raison suffit à se poser la question en premier lieu. Certaines formations l’imposent (ce qui est à mon avis une erreur, ou en tout cas une solution de facilité, mais ce n’est pas l’objet de ce billet), d’autres non. Et pour ces dernières, chacun a donc le choix de passer ou de ne pas passer cette épreuve.

TOEIC - Certificate of Achievement
Ce test a pour objet de valider un certain niveau de connaissances en anglais, en vue d’une certification de celui-ci à l’attention du monde professionnel. Autrement dit, le but est de pouvoir l’exhiber fièrement sur un CV (à condition de ne pas préciser le score lorsqu’il est médiocre ; c’est du vécu). Le TOEIC n’est donc qu’une case cochée en face de « niveau en anglais », à l’image des cases que l’on coche durant l’épreuve, mais cochée de façon certifiée (tandis que le reste peut bien entendu rester un tissu de mensonges ou une évaluation fantaisiste de son propre niveau). Cependant le CV n’est pas sensé être un détail exhaustif de tout ce que l’on sait faire, mais plutôt une présentation d’un ensemble de compétences que l’on souhaite montrer pour accéder à un certain poste ou type de poste. Mentionner pompeusement un résultat d’examen à une telle épreuve suppose donc que l’on compte bien utiliser cette compétence, que ce soit en travaillant à l’étranger, ou en contact avec des personnes avec qui l’anglais sera la langue par défaut. S’il s’agit simplement de faire savoir que l’on sait parler anglais, le mentionner suffit largement et il n’est nul besoin de tamponner d’un sceau.

Et c’est à partir d’ici que le bât blesse. Je pense avoir déjà éliminé une part importante des personnes passant malgré tout le TOEIC avec la seule question : « comptez-vous vraiment accéder à un poste où l’anglais est décisif ? » Mais même pour la part restante, deux faits très simples en balaient encore la majorité à mon avis. Tout d’abord le CV lui-même : si vous postulez pour une société anglophone, ou pour une société étrangère dans laquelle vous aurez à communiquer essentiellement en anglais, vous devrez naturellement fournir un résumé (pour reprendre le terme) en anglais. Et autant dire qu’un CV rédigé en anglais est autrement plus instructif qu’un score au TOEIC. Car ce dernier ne laisse certainement pas voir des détails aussi subtils que le style, le choix des mots, et la culture d’un candidat en matière de milieu professionnel. Un CV au contraire en donne un bon aperçu malgré sa nature : un natif verra en un coup d’œil s’il a affaire à quelqu’un qui maîtrise mal la langue, la maîtrise basiquement, ou la manie avec aisance ; et sa construction est révélatrice de la connaissance des règles dans la langue ou le pays. La lettre de motivation est encore plus discriminante, puisqu’il s’agit d’un exercice de rédaction, et de relativement haut niveau qui plus est (à ce sujet je vous recommande un article pertinent sur le blog 37 Signals).

Ayant lu ce paragraphe, vous pensez naturellement : « Oui, mais un CV et une lettre, on peut les faire rédiger, ou au moins relire. » C’est vrai (la relecture par un tiers est même indispensable), mais je pense néanmoins que la maîtrise de la langue va transparaître dans la majorité des cas. Cependant j’ai parlé de deux faits, et le deuxième est l’entretien, en personne ou par téléphone. Et là c’est sans appel : en une ou deux phrases tout au plus, un natif aura déjà une très bonne idée de votre niveau, et au bout d’un quart d’heure, sachant qu’un entretien dure raisonnablement une heure, il en aura une idée incomparablement plus précise que ce que pourra indiquer n’importe quel test à base de questions à choix multiple.

Voilà pourquoi je n’ai jamais passé le TOEIC : je suis convaincu qu’il ne me servira absolument à rien. Je ne serais peut-être pas aussi catégorique pour ce qui est des postes de traducteur, encore que lorsque l’on vise un poste dont la compétence essentielle est la langue, on justifie a priori un diplôme correspondant, et l’on est donc déjà crédible sans avoir besoin de passer un tel test. Maintenant, aux étudiants qui liront ceci, c’est à vous de faire votre choix : il ne s’agit ici que de mon avis.

2 réflexions sur « Pourquoi je n'ai jamais passé le TOEIC »

  1. Heuuu … zavie, ya un truc que je comprends toujours pas la … Pourquoi tu continues a bosser pour les autres et a passer par le filtre des RH ?
    Tu a largement la capacite pour monter ta boite alors qu attends tu?
    Perso, j ai du bosser pour les autres pendant 4 ans et franchement etre employe c est nettement pire que de se nourrir d etouffes chretiens et de Soupe comme on le faisait. Rassures toi, a la premiere occase j ai retrouve ma liberte ;-)

  2. Salut Lionel,

    Merci beaucoup pour ce commentaire, plein d’encouragement et de souvenirs nostalgiques. :-) C’est de l’expérience et une vraie idée de départ que j’attends à vrai dire.

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